Comment les JO 2024 vont servir de laboratoire pour le drone ?

Nés de la détermination du baron Pierre de Coubertin, les premiers Jeux Olympiques du monde moderne voient le jour à Athènes en 1896. Organisés tous les 4 ans, nous allons avoir la chance (ou la malchance si vous êtes parisiens) de recevoir les JO cet été.

A événement exceptionnel, circonstances exceptionnelles, les JO PARIS 2024 ne feront pas exception à cette règle : les quelques semaines des jeux seront le théâtre de nouvelles mesures et de nouvelles expérimentations notamment du côté de la police et de la sécurité… mais pas que !

Chez Douze Drones, aujourd’hui, comme tous les jours qui suivront, le sujet de prédilection est naturellement le Drone et restera le Drone. Nous allons évoquer les raisons qui vont faire que les JO seront le laboratoire de nombreux tests pour le monde du drone.

Avant d’aborder éventuellement les polémiques, révélons en préalable les applications potentielles conférées aux drones lors des JO.

Il y a 4 domaines dans lesquels les drones vont pouvoir briller :

• la sécurité,
• l’audiovisuel,
• l’arbitrage
• et la logistique.

Depuis quelques temps de nombreux tests ont été effectués par les forces de l’ordre sur la surveillance par drone, notamment des suivis de foule lors de manifestation ou de gestion de file d’attente pour des concerts, il est fort à parier que le drone sera utilisé à des fins de surveillance.

On peut imaginer, par exemple, des drones (filaires ou non) postés à des endroits stratégiques afin de surveiller des zones sensibles.

Est-ce que la reconnaissance faciale sera également de la partie ? La question reste en suspens et la réponse ne sera sans doute jamais dévoilée publiquement.

Si on parle de police et de drones, il faut également parler des dispositifs « anti-drones ». La police utilise les drones qu’elle saisit pour les utiliser comme « chair à canon » dans les laboratoires de tests dédiés aux dispositifs anti-drones. A ce jour, plusieurs systèmes existent: des « fusils » individuels, que les forces de l’ordre porteraient sur elles, afin de cibler les drones inopportuns. Seront utilisés sans doute des systèmes de capteurs-brouilleurs, couvrant une zone précise afin de la sécuriser.

Concernant ce dernier dispositif, on peut le qualifier de « bouclier » ou de « dôme » de sécurité, procédé déjà été expérimenté (et visiblement validé) durant la coupe du monde de rugby, organisée en France en 2023.

C’est le domaine N°1 du drone. Des drones pour filmer existent depuis les débuts du 21ème siècle (aux lendemains du bug de l’an 2000). Des drones avaient déjà été utilisés à Pékin pour les JO d’hivers en 2022. Il est donc quasiment certain que des drones seront utilisés à des fins audiovisuelles, pour filmer les sportifs de plus haut ou à l’inverse de plus près… avec le drone tout est possible !

Cela étant, aura-t-on le droit à du FPV (on allume des bougies régulièrement pour que cela arrive…) mais la raison voudrait que ce soit encore un grand « NON » pour le FPV cette année encore.

L’arbitrage par drone est un sujet qui revient régulièrement. On a trouvé des infos à ce sujet sur le site de Fédération de Rugby en 2018. L’idée n’est donc pas nouvelle. Des groupes de discussion se penche sur le sujet pour les épreuves de Surf à Tahiti. On verra ce qu’il en est.

On peut supposer que même pour d’autres sports ou il est difficile d’avoir une caméra proche des sportifs (tous les sports d’eau notamment), le drone pour l’arbitrage est une option tout à fait cohérente.

Nous n’allons pas revenir sur les livraisons de pizzas par drone (d’autant plus que la pizza ne doit pas rentrer dans les menus des sportifs, enfin on suppose).

En revanche on peut supposer que le drone peut aider à la logistique, pour transporter du matériel de manière urgente, d’un bout à l’autre du village des athlètes par exemple.

Nous y croyons moyennement, mais d’ici quelques années tout pourra devenir possible.

La possibilité de voir des drones taxis a également été imaginée, mais l’idée semble être tombée aux oubliettes parce que prématurée.

Toutes ces applications posent énormément de questions, surtout dans le ciel de la réglementation française et européenne.

Forcément, le drone, comme toute nouvelle technologie déployée à grande échelle entraine des milliers de questions sur la réglementation, le partage de l’espace aérien et le droit à l’image.

Certains sujets ne sont pas nouveaux, car George Orwell en parlait déjà dans son roman « 1984 » (publié en 1949) et plus récemment dans plusieurs épisodes de « Black Mirror ».

La reconnaissance d’image couplée aux possibilités qu’apporte le drone, font forcément (un peu) peur.

Le principal défi reste le partage de l’espaces aériens et l’autorisation (ou non) faites aux forces de l’ordre de pouvoir décoller « librement », ou du moins plus facilement que nous les télépilotes civils.

Cela ferait bien mauvaise presse qu’un drone percute un hélicoptère pendant les JO !

Reste également la question de l’après JO : est-ce que toutes ces mesures / dispositifs, dont on comprend assez bien l’intérêt pendant un événement qui regroupe des dizaines de milliers de personne, vont se pérenniser et devenir la norme ?

Pour une partie c’est quasiment certain, pour d’autres mesures on espère que non.

Ce qui est certain c’est que les JO (un peu comme les guerres malheureusement) sont toujours le terrain idéal pour tester les nouvelles technologies à grande échelle, avec son lot de retombée positives, autant que négatives.