Un droniste, c’est comme un photographe, c’est un savant mélange entre technique et art. En d’autres termes : il existe autant de façon de filmer le Mont-Saint-Michel que de dronistes.
Pour la partie artistique, c’est assez personnel, je vous invite à regarder les prises de vues du pilote de votre choix et à naviguer sur son site internet, sur ses comptes Instagram et YouTube, afin d’en apprendre plus sur ses spécificités artistiques.
Nous n’allons pas ici vous proposer un guide complet afin de sélectionner « le meilleur télépilote » de France, mais nous nous attarderons sur les points importants, afin que vous puissiez choisir au mieux votre droniste professionnel. L’idée étant de vous éviter de mauvaises surprises.
1 – La réglementation
Il existe un point sur lequel tous les dronistes sont à égalité : c’est la réglementation.
Les différents arrêtés sortis depuis 2015 jusqu’à nos jours, ont durcis progressivement l’activité des télépilotes. Ce qui n’a pas empêché le nombre de dronistes professionnels d’augmenter. Début 2021 on recensait en France environ 12.000 télépilotes professionnels.
Avant toute considération, voyons qui peut prétendre être droniste professionnel ?
Afin d’être reconnu comme télépilote professionnel, deux choses sont indispensables :
- posséder deux diplômes : un certificat d’aptitude théorique et un certificat d’aptitude pratique,
- être inscrit auprès de la DGAC.
Bien entendu, pour les mêmes raisons qui font que vous ne demandez pas une copie de son CAP au plombier qui vient réparer votre fuite d’eau, vous n’allez pas demander ses diplômes à votre futur prestataire télépilote.
Cependant, vous pouvez vérifier la véracité de ses qualifications, avec deux éléments qui ne trompent pas : le numéro d’exploitant et le contrat d’assurance.
Le Numéro D’exploitant
Tout comme les taxis qui possèdent une licence, les télépilotes possèdent un numéro d’exploitant unique, qui leur est attribué par la DGAC au moment de la création de leur activité.
Ce numéro peut être visible sur le site internet du télépilote, dans les mentions légales (ou ailleurs).
Si ce n’était pas le cas, vous pouvez demander au droniste de vous fournir son « extrait d’exploitant », sur lequel devra apparaitre son numéro d’exploitant. Ce numéro se présente sous la forme EDXXXX.
Si votre interlocuteur n’a pas de numéro d’exploitant, c’est qu’il n’est pas télépilote, vous pouvez donc passer votre chemin…
Le Contrat d’Assurance
Vous devez savoir que les assurances qui proposent des contrats de responsabilité civile pour les télépilotes de drones, sont naturellement avisées des réglementations sur l’usage des drones. Elles doivent avoir vérifié au préalable les diplômes des télépilotes qu’elles assurent.
Au même titre qu’une assurance vous demande une copie de votre permis de conduire quand vous souhaitez assurer votre voiture, les assurances demandent leurs diplômes aux télépilotes professionnels. Pas de diplôme, pas d’assurance…
Si le télépilote que vous souhaitez engager n’est pas en mesure de vous présenter une assurance responsabilité professionnelle, qui couvre les prises de vues par drone, alors passez votre chemin…
Si vous engagez un télépilote non assuré et que son drone tombe sur votre toiture, il y a de forte chance pour que cette personne s’éclipse rapidement de la circulation, sachant pertinemment que son assurance ne couvrira pas les dommages qu’elle vient de causer.
Autre point que vous pouvez vérifier sur la police d’assurance que l’on vous présente : c’est le montant garanti en cas de dommage. Il est préférable que ce montant soit au minimum d’un million d’euros.
Ce chiffre peut vous paraitre élevé, mais dans le bâtiment, notamment pour les monuments historiques, les réparations des dommages peuvent vite atteindre des sommes astronomiques.
2 – Le matériel
Aujourd’hui la majorité des télépilotes utilisent un Mavic Pro 2 (et à juste titre !).
C’est un appareil que l’on peut acheter facilement dans le commerce. Son prix est abordable : autour de 1500 €, ce qui en fait un très beau cadeau de noël, tout en restant dans des gammes de prix acceptable pour un particulier.
Je comprends donc que certains clients puissent être déçus de voir arriver leur prestataire avec ce type de machine. Je tiens à souligner cependant que le rendu est d’excellente qualité. Le drone peut filmer en 2,7K* en 30 images par seconde, ce qui est plus que suffisant pour une vidéo qui sera par la suite visionnée sur un écran d’ordinateur ou de smartphone.
Le matériel des professionnels
Le Mavic Pro 2, peut également filmer en 4k. Ce qui présente un intérêt limité, compte tenu que nos écrans (télévision, téléphone, PC) ne permettent pas d’afficher réellement les détails d’une telle image.
A titre de comparaison, les chaines de télévisions diffusent leurs émissions en full HD pour les meilleures et en HD la majeure partie du temps. Souvent, aux JT de 13h et de 20h, les images diffusées sont des images fournies par des amateurs se situant bien en dessous du HD.
Votre droniste est en droit de vous facturer plus chère la prestation en 4k. Tout simplement parce que le traitement et le montage de la vidéo vont nécessiter un ordinateur surpuissant, en plus des nombreuses heures que le dit ordinateur va devoir passer à compiler la vidéo finale.
La 4k et la 8k, est-ce une vraie nécessité ?
Bien entendu, vous pouvez faire appel à un prestataire qui possède des drones et des caméras plus puissants encore (type Matrice, Inspire ou Autel qui peuvent filmer en 8k) mais, pour des raisons similaires à la 4k, le prix ne sera pas le même.
D’abord, bien entendu, parce que les drones et les batteries coutent beaucoup plus cher, mais également parce que le prix des ordinateurs est très élevé, ainsi que le temps de traitements d’images 8k qui est extrêmement long.
A vous de savoir si cela vaut le coup de payer des images 4k ou 8k (photos ou vidéos). Sachant que la différence sera visible uniquement sur des affiches de la taille d’une publicité d’abribus (voire même plus grandes).
Sauf pour des besoins bien particuliers, selon nous, le matériel n’est pas un point excluant dans le choix d’un droniste professionnel.
3 – Les limites de décollage et de vols
Savez-vous quelle est la différence entre un télépilote qui respecte la loi et un télépilote qui ne la respecte pas ?
Environ 45 000 euros d’amende et la possibilité d’un an d’emprisonnement.
Vous savez maintenant pourquoi certains dronistes vont prendre le risque d’accepter une mission alors que les autres vont la refuser. Cette amende est un maximum. Dans les faits, personne n’a encore subit une pareille peine en France, mais on ne sait jamais…
Les missions sensibles : en zones peuplées et régions protégées
Sachez par exemple que pour un décollage en ville un télépilote doit déposer sa demande à la préfecture au moins 5 jours ouvrables avant le vol (soit une semaine avant) et maximum un mois avant le vol. Il est impossible pour un droniste de prévoir la validation du vol, moins d’un mois avant celui-ci.
Ce n’est pas une « mauvaise volonté » de sa part, c’est juste la réglementation qui est faite ainsi.
Par ailleurs, si la mission se déroule aux abords d’un aérodrome ou d’un site sensible (une base militaire, un monument historique, une réserve naturelle, etc.) le droniste va devoir se coordonner avec le gestionnaire de la zone sensible, ce qui peut prendre du temps et forcément augmenter le tarif du devis.
Ces zones sont facilement identifiables : il s’agit des régions comportant une surcouche de couleur (jaune, orange, rose ou rouge) sur la carte géoportail « restriction pour drones loisirs ».
Les vols dans les zones rouges étant les vols qui exigent le plus de travail pour les dronistes.
Les missions accessibles : à la campagne sans personne autour
A l’inverse, si votre mission se déroule en pleine campagne en dehors d’une zone sensible et que l’on vous facture une demande de décollage ou bien des frais administratifs, sachez que ces frais seraient clairement abusifs.
Dans certaines conditions, notamment dans les zones très peu peuplées, un télépilote n’a aucune obligation administrative à remplir (et heureusement !).
Ces zones sont facilement identifiables : tous les endroits sans aucune surcouche de couleur sur la carte géoportail « restriction pour drones loisirs » sont des zones libres de vol.
Donc faites attention aux dronistes qui prennent des risques inconsidérés, aux télépilotes qui vous disent que tout est possible et aux prestataires qui vous facturent des heures de travail qu’ils n’ont pas réalisées.
De mon point de vue : ceux qui n’observent pas, ou mal la réglementation, même si elle est limitante (mais dans quel domaine ne l’est-elle pas ?) ne sont pas des professionnels sérieux dans leur travail, mais à vous de vous faire votre propre avis.
Douze Drones est également prestataire de prises de vues aériennes
J’espère que vous avez trouvé dans cet article, les informations qui vous manquaient et que vous désiriez trouver, afin de choisir votre prochain droniste professionnel.
Si vous n’avez pas encore fait votre choix : en plus des formations professionnelles, nous sommes également prestataire de prises de vues aériennes. Si vous avez besoins de prises de vues par drone nous vous invitons à nous écrire ou à nous appeler. Nous nous tenons à votre entière disposition.
* Points sur les définitions d’images :
- HD correspond à une définition de 1000 pixels minimum en largeur, soit généralement : 1280 x 720 (soit moins d’un million de pixels au total).
- Full HD correspond à une définition de 1000 pixels (en largeur et en hauteur) : 1920 x 1080 (soit plus de deux millions de pixels au total).
- 2,7k correspond à une définition de minimum 2700 pixels en largeur, souvent 2 720 x 1 536 (soit plus de 4 millions de pixels au total).
- 4 k correspond à une définition de minimum 4000 pixels en largeur, souvent 4096 x 3072 (soit plus de 12 millions de pixels au total).